Poèmes de Robert Masson

Ça me gêne un peu

Je sais bien qu’il n’existe pas
Mais cette lumière qui ne fleurit que dans les yeux
Des vrais prêtres et des vrais pasteurs
Ça me gêne un peu…

Je sais bien qu’il n’existe pas
Mais ces paralytiques, ces aveugles
Qui guérissent par la prière en une seconde
Ça me gêne un peu…

Je sais bien qu’il n’existe pas
Les biologistes l’expliquent, tout dans la nature
Dépend de la lutte pour la vie, de l’auto préservation
Alors ces animaux qui se sacrifient pour leurs petits
Ça me gêne un peu…

Je sais bien qu’il n’existe pas
Que tout dépend du hasard
Et de son oeuvre sur des centaines de millions d’années
Mais tout de même
Ces millions d’informations sur une particule microscopique
Ça me gêne un peu…

Je sais bien qu’il n’existe pas
Que l’homme
Est l’oeuvre de l’évolution du hasard
Mais, quand l’homme y mêle son intelligence
Et se détruit avec la planète bleue en moins
D’un petit siècle…
Ça me gêne un peu…

Robert Masson – Extrait “Poèmes de la rose verte” aux Editions Thierry Sajat

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Le chemin

Entre plantains et liserons
Inondés d’un pâle soleil
Un chemin sillonne
Cette terre fécondée
À la sueur de mes ancêtres

Ce matin une brise légère
Eveille à la crête des herbes folles
La rémanence d’un pas d’homme…
Et je sens tout près de moi
L’âme de mes grands parents
Folâtrer dans l’or des millepertuis.

Sur la balance du temps
Mon poids zéro chancelle
Et la nostalgie brûle mon coeur.

Robert Masson – Extrait “Poèmes de la rose verte” aux Editions Thierry Sajat

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